Sortir de sa zone de confort

Remettons les choses à leur place tout de suite. L’expression « zone de confort » n’a pas qu’une connotation négative. « Les gens, et les salariés en particulier, perçoivent souvent l’idée de zone de confort comme quelque chose de douillet, mais il faut plutôt y voir une zone de repères, précise Cindy Triaire, consultante et fondatrice du cabinet Tremplin Carrière. C’est faire un travail intéressant que l’on connaît et que l’on maîtrise. » Autrement dit, ce n’est pas forcément grave à rester dans une zone de confort… à condition d’y être bien.

Quitter sa boîte

Dès lors, plusieurs options s’offrent à chacun. La première, radicale, consiste à changer de vie, professionnelle, du moins. Alice Lauriot dit Prévost sait de quoi elle parle : il y a trois ans, elle a quitté un poste enviable chez L’Oréal pour fonder Tudigo, une plateforme de crowdfunding destinées aux TPE. « J’étais chef de produit en charge du développement marketing d’une unité de maquillage pour la marque La Roche-Posay. C’était prestigieux et passionnant, mais j’avais un problème avec le périmètre de mon travail. J’avais des difficultés à sentir l’impact direct de mes actions et on n’attendait pas de moi, par exemple, que je m’intéresse à ce qui se passait dans le domaine de la coiffure par exemple. » En 2015, elle fonde sa société et réinvente son quotidien. « La principale différence est que c’est plus naturel en start-up de ne pas s’en tenir à sa fiche de poste. Aucune journée ne se ressemble. Parfois, c’est un peu stressant mais, à long terme, plus gratifiant pour moi. ».

Écouter ses collègues

Cela ne marchera pas forcément tout de suite. Ou peut-être faudra-t-il un jour songer à partir. « Mais en attendant, rien n’empêche de décloisonner soi-même son quotidien », recommande Alice Lauriot dit Prévost. Pour cela, cette spécialiste recommande aussi, et déjà, d’être attentif à ce qui se passe autour de soi. « Sortir de sa zone de confort, c’est aussi et déjà être attentif aux autres et à leurs besoins. Pour cela, on peut commencer par travailler sans s’isoler sous des écouteurs. On pourra ainsi prendre peut-être 20 minutes pour travailler sur un nouveau sujet et commencer à s’intéresser et à s’initier à de nouvelles compétences. C’est aussi une façon de créer de la serendipité… » Le fait de trouver quelque chose que l’on ne cherchait pas, ou pas encore…

Accepter de se questionner sur ses choix de carrière

Il y a vingt ans, nos aînés ne se posaient pas tant de questions. « Ils rentraient dans une entreprise, se spécialisaient dans un domaine et quittaient rarement leur poste ou leur CDI », sourit Marion de La Forest Divonne. Pour cette coach, auteure du guide Réinventer sa vie professionnelle… quand on vient de la commencer (ed. Eyrolles), le plus difficile est souvent d’accueillir le questionnement. « Quitter sa zone de confort, c’est d’abord admettre que l’on s’ennuie un peu, que l’on s’entête peut-être dans une mauvaise voie. C’est identifier un malaise et surtout, pour son bien-être, admettre que l’on n’est plus vraiment à sa place. » Or, les temps changent et il est important de reconnaître, déjà, que l’on aspire à autre chose. « On a plusieurs vies professionnelles et un bilan de compétences peut par exemple aider à identifier de nouvelles envies ou compétences insoupçonnées. »

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